Les autodafés de mai 1933 en Allemagne étaient des actions étudiantes entamées à l’époque dans le but de contrer l'« esprit non-allemand ». Organisés par les instances du parti Nazi, ces mises en scène funestes avaient pour but la persécution d'écrivains juifs, marxistes et pacifistes par la mise à mort symbolique de leurs écrits jugés dangereux.

Comme si l’histoire se répétait éternellement, l’écrivain allemand Heinrich Heine écrivait déjà en 1817 : « Ceci n'était qu'un prélude, là où l'on brûle des livres, on finit aussi par brûler des hommes. »¨

Mon travail cherche à établir des corrélations entre des événements passés et leurs répercussions dans notre temps. Par la peinture, je tente de réincarner cette filiation souvent obscure, tapies dans l'ombre des souvenirs et qui toujours colorent subrepticement nos actions présentes.

Le document visuel utilisé pour la réalisation de l'œuvre est d'époque. Un système de forme y a été superposé sur l’image peinte représentant, d'une façon codée, une citation de Victor Hugo sur la censure. Mon objectif est que la représentation gestuelle du fond entre en opposition avec la trame géométrique codée de la surface et engendre un dialogue tant au niveau du sens que du côté formel de l’œuvre. Une sorte d'écran conceptuel idéologique mis en relation belliqueuse avec le document original.